lundi 8 février 2010

Fini la vaisselle jetable dans les cafétérias!



Le geste est par trop familier. Combien de fois avons-nous jeté à la poubelle des assiettes, des ustensiles et des bouteilles, après avoir mangé dans une cafétéria ou au restaurant-minute? La plupart du temps, il n’y a pas d’autre choix.

Mario Laquerre, de Recyc-Québec, côtoie tous les jours des industries, des commerces et des institutions qui cherchent à changer leurs habitudes. Il avoue que très peu d’entreprises font des efforts concrets de recyclage. Il faut dire que rien n’oblige les commerces et les institutions à recycler leurs déchets. Mario Laquerre croit que s’il y avait suffisamment de pression populaire, les commerçants finiraient par s’y mettre.

De vraies assiettes à la cafétéria

L’Université de Montréal, encouragée par un groupe d’étudiants, a décidé de s’attaquer au problème. Jusqu’à tout récemment, la cafétéria du pavillon Jean-Brillant servait plus de 200 000 repas par année dans de la vaisselle jetable. Aujourd’hui, vous y mangez avec des ustensiles en métal, et vous avez un rabais de 20 % sur le café, si vous apportez votre tasse.

Le casse-croûte a remplacé ses assiettes de carton par de la vaisselle durable. L’opération est même rentable. Il en coûte un peu moins cher de payer quelqu’un pour laver la vaisselle que d’acheter des contenants jetables. Quant aux clients qui s’entêtent à vouloir de la vaisselle jetable, ils doivent la payer. Le contenant leur coûte 15 cents, et chaque ustensile en plastique, 5 cents. Malgré tous les efforts de l’université, on trouve encore des contenants recyclables dans les poubelles. Comme quoi la sensibilisation au recyclage est un travail de longue haleine.

L’équipe de L’épicerie s’est aussi rendue au cégep de Rosemont, un pionnier en matière de recyclage. L’établissement a adopté une politique environnementale il y a plus de 10 ans. Étudiants comme employés sont tenus de la respecter, ainsi que l’entreprise privée qui tient la cafétéria. On trouve, au cégep, 40 installations pour la récupération, dont deux à la cafétéria. Là aussi, il en coûte 15 cents de plus pour un contenant jetable, et 30 cents supplémentaires pour un plat en aluminium. Pour éviter le vol, la vaisselle durable est consignée.

Le cégep de Rosemont va plus loin: il fait du compost avec les restes de nourriture et traite le fameux polystyrène no 6 (styromousse) pour qu’il soit recyclé. Dans ce dernier cas, on récupère le plastique, on le lave, on le granule, on l’entrepose pendant plusieurs mois et on l’envoie dans une usine de recyclage en Ontario.

Les pressions du consommateur


Pour diminuer l’impact de notre consommation sur l’environnement, la recette est simple: il faut exiger des changements dans les endroits que nous fréquentons. C’est ce qui s’est passé au restaurant Casa Luca, qui utilise de la vaisselle durable pour les repas servis sur place. Le mot de la fin va au restaurateur Alessandro Luca: « Le désavantage, c’est qu’on nettoie nous-mêmes toutes les assiettes. L’avantage, c’est qu’on sauve la planète. On parle toujours de ce qu’on peut faire. Si nous ne commençons pas à agir, personne d’autre ne le fera ».

Source: L'épicerie (Radio-Canada)

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